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Le cas de l'Afrique |
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Un instrument est important et très répandu en Afrique Noire : le xylophone. Il connaît dans ce continent des formes très variés, et ses appellations sont très diverses. Une de celles-ci a fait son chemin jusque dans les langues européennes : balafon (joueur de bala). Une autre a fait son chemin jusqu'à l'espagnol d'Amérique : marimba.
Certains xylophones africains sont de forme rudimentaire : xylophone sur jambes, xylophone sur fosse, xylophone sur bûche. D'autres sont de forme élaborée : lames reliées entres elles et fixées sur un cadre, résonateur fixé sous chaque lame. Les résonateurs peuvent être des calebasses en forme de gourdes, ce qui est le cas du bala, ou de forme tubulaire comme pour le marimba. Les timbila du sud du Mozambique ont des résonateurs accordés de manière précise à la hauteur de la lame. Ces timbila sont de facture soignée et d'un concept organologique assez développé. Ce type d'instrument est l'ancêtre du marimba américain. Il est comparable aussi au gendér du gamelan. La différence essentielle réside dans la matière des lames, métal pour le gendér, et leur musique.
Le xylophone africain, qui semble anodin au premier abord, montre des similitudes avec les instruments à lames des gamelans qui ne peuvent pas être le fruit du hasard. Pour expliquer l'origine commune, on peut imaginer quatre scénarios de base :
En Asie du Sud-Est, il existe des xylophones rudimentaires mais pas aussi répandus qu'en Afrique. Les xylophones du piphat sont de forme plus élaborée. Mais les instruments à lames (xylophones et métallophones) les plus élaborés sont ceux du gamelan.
Les lames en Afrique sont toujours en bois, il s'agit de xylophones. En Asie du Sud-Est, elles peuvent être en bois, bambou ou métal. L'Afrique n'a pas de métallophones mais connaît un instrument métallique dont la musique est proche de celle du xylophone : le sanza. Le terme mbira, pour cet instrument, n'est pas sans rappeler celui de mbila pour le xylophone.
La comparaison entre gamelan et xylophones africains ne s'arrête pas là. Il faut considérer aussi les ensembles musicaux composés de cet instrument. En Asie du Sud-Est, on sait qu'il s'agit des ensembles piphat et surtout gamelan. En Afrique, ce qui retient l'attention sont les ensembles du sud du Mozambique joués par les peuples Chopi et Venda. Ces ensembles sont constitués de sept à trente timbila (l'instrument seul est appelé mbila) répartis sur plusieurs niveaux de registre, comme dans les gamelans : timbila aigus, timbila moyens-aigus, timbila moyens-graves et mbila grave.
Il faut considérer aussi la musique jouée sur ces instruments ainsi que celle jouée par les orchestres entiers. Que ce soit en Afrique ou en Asie du Sud-Est, l'instrument à lames est adapté, de par sa forme, à un jeu rythmé. On constate tout de suite que les Africains exploitent bien l'instrument, on connaît bien leur talent rythmique. Dans le gamelan, c'est peut-être dans l'orchestration et un autre type de rythme qu'il faut chercher un talent.
Il faut se rendre compte des similitudes troublantes entre ces orchestres de la côte est africaine et ceux des îles situées à l'autre extrême de l'océan indien.
Les navigateurs évoqués dans le problème de l'inde, ont-ils joué un rôle ? Cela reste un mystère…
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